Quelles sont les conséquences du secret de famille ?

Tous les enfants sont en résonnance avec leurs parents. Pour le meilleur comme pour le pire. Que la résonnance soit harmonieuse, et le bébé se développera comme une fleur. Mais que la mère ou le père soit troublée, ou en deuil, ou trop « fatiguée », et l’enfant le reflètera aussi.  Dès lors, il n’est pas surprenant que les problèmes familiaux non résolus, les traumatismes et leurs secrets fassent souffrir leur progéniture.

Les problèmes, les angoisses, les traumatismes que nos ancêtres ont vécus, leurs non-dits et secrets nous ont marqués plus que nous le savons, et en tout cas plus que ces adultes le savent ou sont prêts à admettre.

Certains traumatismes sont tus par ce que trop durs « indicibles ». Les parents ou les grands-parents ne les ont pas « digérée », métabolisés, parlés. Un secret s’est formé, qui pèse à travers les générations sur les épaules des enfants, allant jusqu’à provoquer chez eux – du moins est-ce ce que notre hypothèse ici – des troubles somatiques, des maladies, des comportements singuliers.

Le secret se transmet comme un poison, de manière totalement implicite et inavouée – et en se transformant puisqu’il est déformé par le temps.

Cette souffrance des aïeux se transmet donc de génération en génération.

CONSEQUENCE DU SECRET DE FAMILLE

Nous héritons tous d’un « sac de nœuds » composé d’histoires, de drames, de deuils non résolus. Nos aïeux, nos grands-parents ou nos parents ont parfois essayé, « pour notre bien » de nous protéger quand nous étions enfants en ne nous disant rien de ces traumatismes. Et bien, ils ont laissé derrière eux un chantier monstre dans lequel nous trébuchons et nous nous faisons mal en permanence ! ».

Le paradoxe du secret est qu’il fait quand même parler de lui

Le paradoxe du secret est à la fois de ne pas être dit mais en même temps de faire parler indirectement de lui dans la vie de la famille. Cela peut faire des ravages au sein d’une famille. Le secret accomplit en silence son œuvre souterraine (Serge TISSERON).

COMMUNICATION DYSFONCTIONNELLE

Comme le secret nait en effet d’une communication qui a été étouffé, elle va se répercuter sur la communication à venir, dans les générations suivantes. Tous les autres membres de la famille sont amenés, sous l’effet des communications tordues qu’il leur impose, à se couper en deux à leur tour.

Par exemple : les personnes qui ont vécues la maltraitance, l’abus, le viol ont pu utiliser la technique de la dissociation pour pouvoir survivre et continuer à vivre.

Cette technique consiste à séparer en soi la partie que l’on ressent, de la partie qui regarde. Par exemple, les enfants battus le font spontanément, pour souffrir moins. Ils observent leur père donnant des coups à un autre. C’est pour cela que l’on peut voir lors des générations suivantes des personnes qui ont cette dissociation ou un fonctionnement de type « clivage » se sente « couper en deux ». Ce clivage constitué, sont deux composantes essentielles de la dynamique du secret nocif.

Par exemple :

Une personne ayant deux personnalités pouvant aller à la schizophrénie.

Une personne qui est coupée de ses émotions ou de son mental ou de son corps.

Comment le secret fait souffrir :

en taraudant la personne (souffrance morale, tourment, obsession) qui porte ce secret de manière inconsciente. Elle peut souffrir du même mal (ou opposé) ou a le même destin ou le même ressenti que son aïeux.

en répétant des mêmes choses dans l’histoire familiale pendant des générations, tel un ressac qui tire la personne en arrière, qui la malmène et l’empêche d’avancer.

Quelles sont les conséquences du silence ?

Ces histoires auxquelles nous n’avons pas accès continuent de se manifester dans un phénomène de répétition inconsciente : le choix de partenaires toxiques, l’impossibilité de mener à bien une grossesse, de s’épanouir professionnellement…

 « À la première génération, énumère-t-elle, c’est un non-dit ; à la deuxième, c’est un secret de famille ; à la troisième, cela devient un “impensé” » : ce que nous ne savons pas nous hante, notre trajectoire ne nous appartient plus, nous sommes agis par une logique qui nous échappe. L’idée s’est ainsi imposée, dans le milieu psy, que la révélation d’un secret, aussi difficile soit-elle, était moins dévastatrice que sa permanence d’une génération à l’autre.

Cela est expliqué par Nicolas Abraham et Maria Torok, dans « l’Escorce et le noyau » où tout se passe comme si un descendant était parasité, hanté, à son insu, par un personnage dont l’histoire ou le destin était frappé au fer rouge du secret. Son comportement va exprimer malgré lui, par des attitudes étranges, incompréhensibles, décalées, cette douleur ancienne, non nommée, qui ne lui appartient pas. Il peut aussi par fidélité inconsciente reproduire l’acte ou l’évènement (plus ou moins important). Nicolas Abraham et Maria Torok ont déchiffré la problématique des deuils pathologiques et des influences transgénérationnelles. 

Régulièrement, les thérapeutes entendent au cours des consultations, les souffrances d’enfants ou d’adultes dont il apparait progressivement qu’elle est la manifestation d’un secret de famille.

Le secret transpire par :

des souffrances, des douleurs, des peurs, des angoisses, des phobies, de la honte, de la culpabilité, de la trahison, du vide, de la colère, de la haine, de la rage, de la tristesse, etc….

des comportements inappropriés, incompréhensifs, confus,

des symptômes, des maladies,

des difficultés pour avancer dans sa vie,

des communications déformées (expressions, mots employés, lapsus, communication difficile ou inexistante, mensonges),

des blocages, de la distance entre les membres de la famille,

des résultats scolaires difficiles avec des dyspraxies, des dyslexies, des dysphasies, etc ou avec des hauts potentiels,

des conflits (famille, travail, relations amicales),

des difficultés à être heureux, à prendre des décisions, à avancer, à changer,

à des clivages de personnalité,

des problèmes récurrents,

des obstacles (situations similaires ou opposées),

des problèmes de poids (boulimie, anorexie).

Liste non hexaustive

Qu’est-ce que je décide moi de faire avec ça ?

LES SOLUTIONS

D’aller vers une communication saine et juste. De mettre des mots et du sens sur ce qui se passe, sur les maladies, sur les secrets que nous portons ou que la famille porte. De voir ses parents tel qu’ils sont sans l’idéaliser.

L’évolution en tant que parent est d’écouter, de prendre conscience des faits, de se remettre en cause, de protéger ses enfants, d’apporter un autre regard sur ce qui se passe, de s’excuser pour aller vers l’acceptation de qui nous sommes et où on en ai aujourd’hui.

Cette prise de conscience permet aussi d’accepter qu’une mère et un père imparfait qui va vers le changement.

DES OUTILS

La thérapie sous toutes ses formes

La psychogénéalogie

Les constellations Familiales

Kinésiologie, etc..

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