Date : Jeudi 24 avril 2025
Horaires : Accueil à 19h15 ; Conférence de 19h30 à 23h00
Lieu : 22 avenue de Verdun, 13400 Aubagne (Parking facile)
Public concerné
Parents et enfants touchés par les conflits ou l’exclusion parentale (l’aliénation parentale), médiateurs familiaux, éducateurs spécialisés, avocats, juges, psychologues, et toute personne intéressée par les dynamiques familiales complexes.
Objectifs de l’atelier-conférence
Rompre le silence et sortir de l’isolement
Comprendre l’exclusion parentale (aliénation parentale)
Apporter des clés de compréhension : témoignages pour mieux cerner le phénomène
Rencontrer Marco Barbon, auteur du projet « Le soleil même la nuit »
Participer à une constellation familiale
Définition de l’exclusion parentale appelée aussi « l’aliénation parentale ».
L’exclusion parentale est un processus où un enfant rejette injustement un parent, souvent après un conflit de séparation, sous l’influence de l’autre parent qui manipule consciemment ou non la relation.
Points clés :
Il n’y a aucune ambivalence : l’enfant rejette catégoriquement le parent.
Aucun dialogue n’est possible entre l’enfant et le parent ciblé.
L’enfant n’éprouve aucune culpabilité vis-à-vis de son parent rejeté.
L’enfant ne remet pas en cause son attitude ou son comportement.
Cette dynamique est très différente de celle que l’on observe lorsqu’un parent est maltraitant. Dans de telles situations, malgré la douleur subie (maltraitance, inceste), l’enfant cherche souvent à protéger son parent, par loyauté, par amour ou dans l’espoir d’une réparation — parfois même au détriment de son propre bien-être. Lorsque le mal-être devient trop intense, mettre fin à ses jours peut alors apparaître comme la solution la plus évidente à ses yeux.
Origines du terme « l’aliénation parentale »
Le terme a été introduit par Richard A. Gardner dans les années 1980. Le « syndrome d’aliénation parentale » (SAP) n’est pas reconnu par le DSM-5 ni par la CIM, qui sont les deux principaux systèmes de classification des maladies et des troubles mentaux utilisés en médecine et en psychologie.
En France, il ne s’agit pas d’un diagnostic médical, mais plutôt d’une réalité relationnelle observée dans certaines situations familiales.
Avant l’apparition de ce terme, on parlait de conflit de loyauté.
Il est parfois utilisé à tort pour discréditer un parent protecteur.
Aujourd’hui, on privilégie souvent l’expression « exclusion parentale », jugée plus appropriée.
Définition du terme Aliénation
L’aliénation désigne un processus par lequel une personne est privée de sa liberté, de son autonomie ou de sa capacité à penser et agir selon sa propre volonté. Elle se trouve alors coupée d’elle-même, de ses émotions, de ses besoins profonds, ou encore de ses relations naturelles aux autres.
Le terme peut s’appliquer dans plusieurs contextes :
Psychologique : perte de contact avec sa propre identité ou ses repères émotionnels (par exemple, dans des situations de manipulation mentale).
Social : sentiment d’être étranger ou impuissant face aux structures sociales ou économiques (comme dans l’aliénation au travail décrite par Marx).
Familial : en cas de violence psychologique (comme l’aliénation parentale), où un enfant est amené à rejeter un parent sous l’influence de l’autre parent.
Étymologie : Le mot vient du latin alienare, qui signifie « rendre étranger », « transférer à un autre ».
Définition des termes utilisés :
Le parent aliéné est le parent écarté, exclu :
C’est celui contre qui l’enfant se retourne, souvent injustement, sous l’influence de l’autre parent. Il est rejeté, ignoré ou disqualifié aux yeux de l’enfant. Je parlerai de « parent ciblé » pour mieux souligner cette position d’injustice et d’isolement.
Le parent aliénant est celui qui influence l’enfant pour créer ou entretenir ce rejet :
Il peut se montrer manipulateur, contrôlant, dénigrant, ou agir de manière plus subtile, par omissions, insinuations ou comportements émotionnels intenses. Je parlerai de « parent séparateur » pour insister sur son rôle actif dans la rupture du lien parent-enfant.
Le parent aliénant peut être :
- un parent en colère ou en grande souffrance ;
- un parent en conflit non résolu avec l’autre parent ;
- un parent qui instrumentalise l’enfant pour apaiser ses propres blessures ou régler ses rancunes.
Important :
Le parent séparateur n’est pas toujours conscient de son comportement. Il peut agir par peur, par blessure personnelle, ou par fidélité inconsciente à ses propres histoires familiales douloureuses.
Cependant, dans des cas plus graves, notamment lorsqu’il s’agit d’un manipulateur pervers, il peut éprouver un certain plaisir à nuire volontairement à l’autre parent, entraînant par ricochet des conséquences néfastes pour l’enfant, pris au centre du conflit.
L’exclusion parentale peut se manifester par divers comportements du parent rejeté , tels que :
Dénigrer constamment l’autre parent devant l’enfant,
Limiter ou empêcher les contacts entre l’enfant et l’autre parent,
Faire porter à l’autre parent la responsabilité de la séparation, des dysfonctionnements, du conflits,
Manipuler les souvenirs ou la perception de l’enfant,
Créer un climat de peur, de culpabilité ou de rejet envers le parent ciblé.
L’enfant, exposé à ces influences répétées, peut progressivement développer une hostilité irrationnelle envers le parent ciblé, jusqu’à refuser de le voir, de lui parler ou de reconnaître des souvenirs positifs en lien avec lui.
Les effets de l’exclusion parentale sur l’enfant
Comprendre les Mécanismes Cognitifs et Affectifs en Jeu
Introduction
l’exclusion parentale est un processus insidieux dans lequel un parent influence l’enfant afin de l’éloigner émotionnellement de l’autre parent. Ce phénomène, souvent difficile à détecter, provoque des troubles profonds chez l’enfant, tant sur le plan affectif que cognitif. L’enfant, pris dans un conflit qui ne lui appartient pas, développe des attitudes et des émotions destructrices, tout en croyant agir de son propre chef.
Les Mécanismes en Jeu
Le Conflit de Loyauté
Obligation de choisir : L’enfant ressent une pression implicite à prendre parti, souvent pour préserver son lien affectif avec le parent séparateur.
Peur de perdre l’amour : Il agit par crainte d’être rejeté ou puni affectivement.
Perte de liberté émotionnelle : L’enfant n’a plus le recul nécessaire pour nuancer ses émotions et rejette l’autre parent sans discernement.
La Diabolisation du Parent Ciblé
Le parent rejeté est perçu comme entièrement « mauvais » ou dangereux.
Répétition de discours : L’enfant reprend les propos du parent séparateur, souvent sans les comprendre.
Illusion d’autonomie : Il affirme que ces opinions sont les siennes, un phénomène connu sous le nom de penseur indépendant.
L’Intensité Émotionnelle et l’Irrationalité
Réactions excessives : L’enfant peut manifester peur, haine ou mépris envers le parent ciblé.
Désignation d’un coupable unique : Tous les conflits familiaux sont imputés au parent rejeté.
Influence émotionnelle directe : Le langage employé est souvent emprunté au parent séparateur : « il te fait du mal », « c’est à cause de lui ».
Absence de Culpabilité et Rejet Élargi
Aucune remise en question : L’enfant ne ressent pas de culpabilité pour son rejet ou sa violence émotionnelle.
Rejet de l’entourage : L’exclusion peut s’étendre à toute la famille du parent ciblé (grands-parents, oncles, tantes…).
Utilisation de discours d’adultes : L’enfant adopte parfois un vocabulaire juridique ou financier, signe de manipulation.
Conséquences pour le Développement de l’Enfant
Perturbation de l’identité : L’enfant se construit sur une base affective biaisée.
Difficultés relationnelles futures : Les relations affectives peuvent devenir sources de méfiance ou de conflit.
Souffrance psychologique : Ce conditionnement peut engendrer anxiété, dépression ou troubles de l’attachement.
Conclusion
L’exclusion parentale ne résulte pas d’un choix libre de l’enfant, mais d’un conditionnement émotionnel puissant.
Il est essentiel de ne pas tomber dans la culpabilisation pour le parent ciblé, mais dans la compréhension et l’action.
Protéger l’enfant, c’est le replacer au cœur de ses droits : celui d’aimer librement ses deux parents, sans pression, ni manipulation, sauf en cas de danger pour sa sécurité ou son bien-être.
Les Trois Stades de l’ Parentale
Comprendre l’Évolution du Phénomène pour Mieux Intervenir
Introduction
Introduction :
L’exclusion parentale peut évoluer de manière progressive. Afin de mieux comprendre l’impact sur l’enfant et d’adapter les réponses éducatives, thérapeutiques ou judiciaires, les professionnels distinguent généralement trois stades : léger, modéré et grave.
Chaque stade correspond à un niveau d’atteinte du lien parent-enfant et nécessite une approche d’intervention spécifique.
Stade Léger
Signes discrets de réticence : L’enfant manifeste parfois une certaine réserve envers le parent ciblé.
Influence perceptible : Le discours négatif et les attitudes du parent aliénant commencent à avoir un impact, mais n’entraînent pas de rupture du lien.
Maintien des relations : Les visites se déroulent globalement bien, les moments partagés restent positifs.
- Préférences modérées : L’enfant peut exprimer un souhait de rester davantage avec le parent séparateur, tout en conservant une relation affectueuse avec l’autre.
- Réversibilité : Ce stade est le plus fréquent et peut être traité efficacement avec une médiation ou un soutien parental adapté et compétent.
Stade Moyen
- Résistance aux transitions : L’enfant montre de la réticence lors des changements de garde ou des retours après un séjour chez l’autre parent.
- Discours accusateur : Il formule de nombreux reproches envers le parent ciblé, parfois démesurés ou incohérents.
- Évitement du contact : Il cherche à éviter les visites par divers prétextes.
- Ambivalence persistante : Lorsqu’il est éloigné du parent influent, il peut se détendre et renouer du lien avec l’autre parent.
- Relation instable : Le lien est fragile mais encore réparable, à condition d’intervenir rapidement avec un suivi thérapeutique adapté.
Stade Grave — Rupture du Lien
- Refus catégorique : L’enfant rejette toute interaction avec le parent ciblé.
- Crises émotionnelles : Toute tentative de contact déclenche des réactions violentes (peur, colère, panique).
- Adhésion totale au discours aliénant : L’enfant adopte les croyances erronées ou paranoïaques véhiculées par le parent séparateur.
- Effacement du passé positif : Il nie ou rejette les souvenirs heureux vécus avec le parent rejeté.
- Rejet élargi : Toute la famille du parent ciblé peut-être également exclue.
- Identification fusionnelle : L’enfant s’aligne entièrement avec le parent aliénant, jusqu’à une perte de repères identitaires.
Un processus évolutif à enrayer dès les premiers signes
L’exclusion parentale suit un continuum : chaque situation est unique, mais un cas léger peut rapidement évoluer vers une forme grave s’il n’est pas pris en charge.
L’urgence d’une réponse adaptée :
- 🔹 Stade léger → médiation familiale, soutien à la parentalité
- 🔹 Stade moyen → thérapie individuelle et familiale, vigilance accrue
- 🔹 Stade grave → mesures fortes : changement de garde, thérapie intensive, supervision des contacts
Plus l’intervention est tardive, plus la reconstruction du lien parental devient difficile.
D’où l’importance de la prévention, de la formation des professionnels, et de la prise en compte rapide des signaux d’alerte.
Résumé :
Tableau des stades d’exclusion parentale
Stade | Description | Impact sur l’enfant | Intervention recommandée |
Léger | L’enfant montre des réticences ponctuelles envers un parent, influencé par des tensions familiales. | Ambivalence : l’enfant garde des liens positifs avec les deux parents. | Soutien à la communication entre les parents, accompagnement familial léger. |
Modéré | L’enfant rejette de façon plus marquée un parent, avec des justifications parfois irrationnelles. | Augmentation du rejet, émotions de culpabilité émergentes. | Mise en place d’un accompagnement spécifique : médiation familiale, thérapie individuelle et familiale. |
Grave | L’enfant refuse tout contact avec un parent, sans justification réelle ou proportionnée. | Rupture du lien, absence de culpabilité, discours « stéréotypé » contre le parent ciblé. | Intervention judiciaire possible, accompagnement psychologique intensif, protection du lien parent-enfant. |
Conséquences de l’exclusion parentale
Impact sur l’enfant, le parent ciblé… et même le parent aliénant
Une maltraitance psychologique complexe
L’exclusion parentale est une forme insidieuse de violence psychologique.
Elle entraîne des dégâts profonds et durables sur :
🔹 L’enfant (au cœur du conflit)
🔹 Le parent ciblé (souvent impuissant)
🔹 Le parent aliénant lui-même (à long terme)
Conséquences pour l’enfant
Un enfant privé d’amour, de repères et de sécurité affective :
🔹 Troubles émotionnels : L’enfant développe une instabilité émotionnelle marquée par l’anxiété, la tristesse profonde pouvant mener à la dépression, un sentiment persistant de culpabilité ou de honte, ainsi qu’un stress chronique qui affecte sa capacité à réguler ses émotions au quotidien.
🔹 Troubles du comportement : Face à la confusion et au conflit de loyauté imposés, l’enfant peut s’isoler socialement, développer des relations superficielles ou conflictuelles, connaître une chute des performances scolaires, perdre progressivement confiance en lui, rencontrer des difficultés de concentration, voire développer des comportements d’évitement (addictions, troubles obsessionnels compulsifs, bouffées délirantes). Il peut aussi devenir hyper-adapté aux attentes des autres ou, au contraire, manifester des attitudes agressives ou défiantes.
🔹 Fragmentation identitaire : L’enfant, contraint de rejeter l’un de ses parents, en vient à renier une part de lui-même. Cette scission intérieure peut provoquer une perte d’unité psychique, un malaise identitaire durable et des sentiments d’auto-dévalorisation.
🔹 Conséquences à long terme : À l’âge adulte, ces blessures invisibles peuvent entraîner des difficultés à aimer sainement, à faire confiance aux autres, à poser des limites, à s’affirmer sans culpabilité, et à construire des relations intimes équilibrées.
🔹 Risque de pensées suicidaires : Chez les enfants les plus fragiles émotionnellement, la détresse liée au rejet et à l’instabilité affective peut conduire à des idées suicidaires, voire à des passages à l’acte si un accompagnement n’est pas mis en place.
🔹 Possibilités de vivre des relations toxiques : Sans modèle relationnel sain, l’enfant devenu adulte risque de reproduire des schémas de dépendance affective, d’entrer dans des relations abusives, ou d’accepter des dynamiques déséquilibrées par peur de l’abandon.
🔹 Risque de transmission intergénérationnelle : à son tour, en devenant parent, l’adulte peut inconsciemment revivre ou reproduire les mécanismes d’exclusion parentale qu’il a subis, perpétuant ainsi un cycle de souffrance familiale.
Témoignage psychologique de l’enfant
« J’ai rejeté un parent… et une partie de moi »
« On m’a appris à détester ma mère. Je croyais que c’était ma pensée.
Aujourd’hui, je réalise qu’on m’a volé des années d’amour… et une part de mon identité. »
Conséquences pour le parent ciblé
Un deuil sans mort : une douleur invisible et silencieuse
🔹 Rejet injuste et destructeur par son propre enfant :
Le parent ciblé vit un rejet brutal et incompréhensible de la part de son enfant, sans cause réelle justifiant une telle rupture. Ce rejet, souvent progressif et insidieux, crée une blessure profonde, car il touche directement l’amour parental, l’un des liens les plus fondamentaux et instinctifs.
🔹Souffrance chronique :
Le stress émotionnel constant entraîne des troubles psychologiques majeurs : anxiété, insomnies, épisodes dépressifs parfois sévères, perte de sens, sentiment d’impuissance extrême. À cela peuvent s’ajouter des manifestations physiques de la douleur psychique : migraines, douleurs musculaires, troubles digestifs, affaiblissement du système immunitaire (douleurs dites psychosomatiques).
🔹 Isolement social :
Souvent incompris par son entourage, le parent ciblé est confronté à la culpabilisation (« tu as dû faire quelque chose »), à la honte (« qu’ai-je mal fait ? ») et à la solitude. Le silence social autour de l’aliénation parentale aggrave son isolement émotionnel et relationnel, rendant difficile toute demande d’aide ou de reconnaissance de sa souffrance.
🔹 Impression d’être effacé de la vie de son enfant, comme une « amputation psychologique » :
Être exclu de la vie de son enfant est vécu comme une véritable mutilation intérieure. Le parent ressent une douleur comparable à celle d’un deuil, mais sans pouvoir faire le travail de deuil classique, car l’enfant est toujours vivant, mais inaccessible. Cette situation maintient le parent dans une souffrance chronique, nourrie par l’espoir déçu de rétablir le lien.
Témoignage du parent ciblé
« Mon enfant est vivant, mais je ne peux plus l’aimer »
« C’est comme une mort sans enterrement. Il est là, quelque part… Mais il me rejette. On m’a arraché une partie de moi. »
Conséquences pour le parent séparateur
Le retour de flamme du manipulateur
🔹 À court terme :
Le parent aliénant parvient à obtenir ce qu’il cherche : il impose son contrôle et son influence sur l’enfant, tout en affaiblissant le parent ciblé. Il utilise l’enfant comme un instrument de son pouvoir émotionnel, souvent sous couvert de protection ou d’amour conditionnel et d’attachement malsain. L’enfant, pris dans une dynamique de loyauté forcée, se conforme à cette emprise, souvent sans en avoir conscience.
🔹 À long terme :
Avec la maturité, en particulier à l’âge adulte, l’enfant prend progressivement du recul. Il acquiert une compréhension plus large des événements passés, questionne les récits imposés et reconnaît parfois les mécanismes de manipulation dont il a été victime. Cette prise de conscience peut provoquer une profonde rupture du lien avec le parent aliénant.
🔹 Découverte de la manipulation :
Lorsque l’enfant réalise qu’il a été instrumentalisé, il peut ressentir des émotions intenses : colère contre le parent aliénant pour avoir détruit des liens, sentiment de trahison, culpabilité d’avoir rejeté l’autre parent, et honte d’avoir été manipulé. Ce processus émotionnel est souvent douloureux mais essentiel à sa reconstruction identitaire.
🔹 Risque d’éloignement ou de rupture définitive :
Face à la révélation de la manipulation, de nombreux adultes choisissent de prendre leurs distances, voire de couper totalement les ponts avec le parent aliénant. Ce phénomène est d’autant plus marqué lorsque l’adulte devient lui-même parent, car il souhaite protéger ses propres enfants de dynamiques toxiques similaires et refuse de reproduire un climat familial malsain.
Conclusion
Aliénation : un engrenage destructeur pour tous
L’exclusion parentale ne fait aucun gagnant :
🔹L’enfant perd un lien précieux (voire deux).
🔹 Le parent ciblé subit une forme de torture psychique.
🔹 Le parent aliénant compromet non seulement sa future relation avec son enfant, mais aussi celle avec les personnes de son entourage qui prennent conscience de ses agissements.
Briser ce cycle, c’est protéger l’enfant et restaurer l’équilibre familial.
OUVRAGES, FILMS, ARTICLES, TEMOIGNAGES, ASSOCIATIONS
📚 OUVRAGES DE REFERENCE
Séparations conflictuelles et aliénation parentale – Enfants en danger
Dr Roland Broca & Olga Odinetz
Ce livre explore les dynamiques d’emprise et de manipulation dans les séparations conflictuelles, mettant en lumière les risques pour les enfants. Il est enrichi par les contributions de professionnels tels que le Dr William Bernet et le Dr Paul Bensussan.
Familles éclatées, enfants manipulés – L’aliénation parentale
Jean-Pierre Cambefort
Psychologue clinicien, l’auteur analyse les stratégies de manipulation parentale et leurs effets sur le développement de l’enfant, en s’appuyant sur des cas concrets.
Aliénation parentale – Regards croisés
Sous la direction de Blandine Mallevaey
Cet ouvrage collectif propose une analyse pluridisciplinaire du concept d’aliénation parentale, réunissant des perspectives de la psychologie, du droit et de la sociologie.
Le Syndrome de l’Aliénation Parentale
William Vanden
Ce livre aborde des sujets essentiels tels que la réconciliation parent-enfant, l’autonomie parentale, la restauration de la confiance et la résilience familiale.
Séparations avec enfants : Conflits, violences, manipulations (2024)
Dans cet ouvrage, Marie-France Hirigoyen explore les conséquences des séparations conflictuelles sur les enfants. Elle y aborde la notion d’aliénation parentale, qu’elle décrit comme une forme de violence psychologique où un parent, souvent de manière inconsciente, influence l’enfant pour qu’il rejette l’autre parent. L’autrice met en garde contre les effets dévastateurs de cette dynamique sur le développement psycho-affectif de l’enfant et propose des pistes pour prévenir et gérer ces situations.
Femmes sous emprise : Les ressorts de la violence dans le couple (2005)
Bien que centré sur les violences conjugales, ce livre offre une compréhension approfondie des mécanismes d’emprise et de contrôle coercitif. Ces notions sont essentielles pour appréhender les dynamiques pouvant conduire à l’aliénation parentale, notamment lorsque l’un des parents exerce une influence toxique sur l’enfant pour l’éloigner de l’autre parent.
Abus de faiblesse et autres manipulations (2012)
Dans cet ouvrage, Marie-France Hirigoyen analyse les stratégies de manipulation et d’abus de faiblesse dans diverses sphères, y compris la famille. Elle y décrit comment certaines personnes peuvent exploiter la vulnérabilité d’autrui pour asseoir leur contrôle, des comportements pouvant être observés dans des cas d’aliénation parentale.
Marie-France Hirigoyen, psychiatre et psychanalyste reconnue, a consacré plusieurs de ses ouvrages à l’analyse des dynamiques d’emprise et de manipulation dans les relations familiales, notamment dans le contexte des séparations conflictuelles. Ses travaux offrent des éclairages précieux pour les personnes confrontées à des situations d’aliénation parentale.
👶 Ouvrages pour enfants et adolescents
- Polo le lapin se bouche les oreilles
Bruno Humbeeck
Un livre illustré destiné aux enfants, visant à les sensibiliser au phénomène de l’aliénation parentale et à proposer des pistes de résilience. outilsderesilience.eu
🧠 Pour les professionnels et chercheurs
- L’enfant et la séparation parentale
Diane Drory
Ce livre offre des repères pour comprendre et accompagner les enfants confrontés à des séparations parentales conflictuelles. - Le professionnel, les parents et l’enfant face au remue-ménage de la séparation conjugale
Geneviève Monnoye
Un guide pour les professionnels intervenant auprès des familles en crise, proposant des stratégies d’accompagnement adaptées.
FILMS
🎬Parce que tu m’appartiens (titre original : Weil du mir gehörst)
- Réalisateur : Alexander Dierbach
- Scénariste : Katrin Bühlig
- Durée : 1h28
- Pays d’origine : Allemagne
🧩 Synopsis
Un an après leur séparation, Julia et Tom se retrouvent devant le tribunal pour statuer sur la garde de leur fille Annie, âgée de 8 ans. Lors de l’audience, Anni déclare qu’elle préférerait se suicider plutôt que de retourner vivre chez son père. Cette déclaration bouleversante soulève des questions sur l’origine d’un tel rejet.
Au début, la garde alternée semblait bien fonctionner : Annie passait un week-end sur deux chez Tom et sa nouvelle compagne, Jenny, dans un foyer recomposé où elle semblait épanouie. Cependant, rongée par la douleur de la séparation, Julia commence à manipuler sa fille, lui faisant croire que son père ne veut plus la voir. Elle va jusqu’à déménager sans prévenir Tom, accumulant les mensonges pour obtenir la garde exclusive d’Annie.
Le film met en lumière le phénomène d’aliénation parentale, où un parent influence l’enfant pour rejeter l’autre parent, souvent à travers des manipulations psychologiques. Bien que le scénario soit fictif, il s’inspire de situations réelles et met en évidence les conséquences dévastatrices de telles dynamiques sur l’enfant.
🎬Jusqu’à la garde (titre international : Custody)
- Réalisateur : Xavier Legrand
- Scénariste : Xavier Legrand
- Durée : 1h33
- Pays d’origine : France
- Sortie en France : 7 février 2018
- Récompenses : Lion d’argent du meilleur réalisateur à la Mostra de Venise 2017 ; César du meilleur film, meilleure actrice (Léa Drucker), meilleur scénario original et meilleur montage en 2019
🧩 Synopsis
Miriam (Léa Drucker) et Antoine Besson (Denis Ménochet) sont en instance de divorce. Miriam souhaite obtenir la garde exclusive de leur fils de 11 ans, Julien (Thomas Gioria), qu’elle accuse d’être victime de violences de la part de son père. Malgré une lettre de Julien exprimant son refus de voir son père, la juge accorde une garde partagée.
Julien se retrouve alors pris en étau entre ses deux parents, tentant de protéger sa mère tout en subissant la pression et les manipulations de son père. Le film explore avec intensité les conséquences d’une décision judiciaire sur la vie d’un enfant et met en lumière les mécanismes de la violence domestique.
🎬Mon roi (titre international : My King)
- Réalisatrice : Maïwenn
- Scénaristes : Maïwenn et Étienne Comar
- Durée : 2h08
- Pays d’origine : France
- Sortie en France : 21 octobre 2015
- Sélection : Compétition officielle au Festival de Cannes 2015
- Récompense : Prix d’interprétation féminine pour Emmanuelle Bercot au Festival de Cannes 2015
🧩 Synopsis
Tony (Emmanuelle Bercot), avocate brillante, est admise dans un centre de rééducation après une grave chute de ski. Dépendante du personnel médical et des antidouleurs, elle profite de ce temps pour se remémorer l’histoire tumultueuse qu’elle a vécue avec Georgio (Vincent Cassel), un homme aussi charismatique que toxique.
Le film retrace leur relation passionnelle, marquée par l’amour, la manipulation, la dépendance affective et la souffrance. À travers cette introspection, Tony entame un processus de reconstruction physique et psychologique, cherchant à comprendre comment elle a pu se soumettre à cette passion étouffante et destructrice.
🎬Respire (titre international : Breathe)
- Réalisatrice : Mélanie Laurent
- Scénaristes : Mélanie Laurent et Julien Lambroschini, d’après le roman éponyme d’Anne-Sophie Brasme
- Durée : 1h31
- Pays d’origine : France
- Sortie en France : 12 novembre 2014
- Sélections :
- Semaine de la critique au Festival de Cannes 2014
- Festival international du film de Toronto 2014
- Récompenses :
- Prix de la presse internationale au MyFrenchFilmFestival 2015
- Swann d’Or de la révélation féminine pour Joséphine Japy au Festival du film de Cabourg 2015
- Nominations :
- César du meilleur espoir féminin pour Lou de Laâge et Joséphine Japy en 2015
🧩 Synopsis
Charlène, dite Charlie (Joséphine Japy), est une lycéenne de 17 ans vivant dans la région de Montpellier. Elle mène une vie ordinaire entre ses études et sa mère, Vanessa (Isabelle Carré), dépressive. L’arrivée de Sarah (Lou de Laâge), une nouvelle élève charismatique et mystérieuse, bouleverse son quotidien. Les deux adolescentes deviennent rapidement inséparables.
Cependant, leur amitié intense se transforme progressivement en une relation toxique. Sarah alterne entre affection et cruauté, manipulant Charlie et la poussant à l’isolement. Charlie découvre que Sarah lui a menti sur sa vie personnelle, notamment sur sa mère alcoolique et abusive. Malgré cela, elle continue de subir les humiliations de Sarah, jusqu’à ce que la situation dégénère tragiquement.
👩🎓 Thème central : la perversion narcissique à l’adolescence
Le film explore la perversion narcissique dans une relation d’amitié au lycée. Sarah exerce une emprise psychologique sur Charlie, alternant entre séduction et humiliation, créant une dépendance affective destructrice. Cette dynamique met en lumière les mécanismes de manipulation et de domination dans les relations adolescentes.
🎬Raiponce (Tangled)
- Réalisateurs : Byron Howard et Nathan Greno
- Scénariste : Dan Fogelman
- Durée : 1h40
- Pays d’origine : États-Unis
- Sortie en France : 1er décembre 2010
- Production : Walt Disney Animation Studios
- Genre : Animation, Aventure, Comédie musicale
- Voix originales : Mandy Moore (Raiponce), Zachary Levi (Flynn Rider), Donna Murphy (Mère Gothel)
- Voix françaises : Maeva Méline (Raiponce), Romain Duris (Flynn Rider), Isabelle Adjani (Mère Gothel)
🧩 Synopsis
Inspiré du conte des frères Grimm, Raiponce raconte l’histoire d’une princesse aux cheveux magiques, enlevée à la naissance par la sorcière Mère Gothel, qui l’élève dans une tour isolée pour profiter de ses pouvoirs de rajeunissement. Raiponce, curieuse du monde extérieur, rêve de découvrir la source des mystérieuses lanternes qui apparaissent chaque année le jour de son anniversaire. Sa rencontre avec Flynn Rider, un voleur en fuite, l’entraîne dans une aventure pleine de rebondissements, de découvertes et de révélations sur ses origines.
👩👧 Thème central : le dédoublement de l’imago maternel
Le film explore le concept psychologique du dédoublement de l’imago maternel, où la figure maternelle est scindée en deux entités opposées :
- La mère bienveillante : représentée par la reine, mère biologique de Raiponce, symbole de l’amour inconditionnel et de la protection.
- La mère malveillante : incarnée par Mère Gothel, figure de l’emprise et de la manipulation, utilisant l’amour comme moyen de contrôle.Ce mécanisme permet à l’enfant de maintenir une image positive de sa mère, même lorsque celle-ci adopte des comportements frustrants ou ambivalents.
ARTICLES
Anne-Laure BUFFET – ENFANT INSTRUMENTALISE – 2021
https://annelaurebuffet.com/2021/02/14/lenfant-instrumentalise/
TEMOIGNAGES
ALIENATION PARENTALE TEMOIGNAGE DE VIE
Mariée enceinte à 19 ans avec le garçon de 20 ans qui m’avait abusé. J’ai élevé mon enfant dans un
contexte difficile de violences conjugales s’accentuant au fil du temps, jalousie, emprise, non communication, état passif à agressif, dépression. Il avait simulé un suicide devant son enfant alors
âgée de 15 ans en se pendant dans l’escalier. Il refusât de divorcer par 2 fois.
Puis acceptation du divorce après 17 ans de vie commune car il pensait refaire sa vie avec sa maitresse.
C’est ma fille qui a découvert le « loup » lorsque la veille de Noël, elle aperçut des cadeaux dans le
coffre de sa voiture, ce dont elle me fit part avec étonnement, car jamais il ne lui en offrait. Le lendemain, jour de Noël, elle découvrit qu’elle n’avait rien reçu de sa part. Ce jour-là, il se prostra dans un coin du salon sans desserrer la mâchoire et refusât de partager le repas de Noel avec nous, muettes, figées.
Durant la période d’une année dans laquelle s’éternisa ce divorce « à l’amiable », nous avons vécu
toutes les deux dans la terreur de sa violence. Nous dormions ensemble et bloquions la porte de la
chambre de peur d’une intrusion de sa part. Lors de cette période d’une année, il aurait dû résider ailleurs mais il s’incrusta jusqu’au jour du prononcé du divorce ou j’appris avec étonnement qu’il avait une nouvelle adresse. Ce qui avait failli d’ailleurs arrêter le divorce car la juge estimait que la séparation légale d’un an n’avait pas été respectée et remettait en doute notre volonté de divorcer. Et durant ce temps, il ne réglât pas non plus la pension alimentaire fixée pour sa fille.
Durant la procédure de divorce, il me fit le plus odieux des chantages en refusant, tout d’abord, de
verser une pension alimentaire pour sa fille étudiante. Il fut repris par notre avocat. Puis il m’a
contraint de lui faire deux chèques aux deux rendez-vous avec le notaire sinon il ne venait pas signer.
Absorbant du même coup toutes mes économies.
La pension alimentaire qu’il avait réussi à réduire au minimum ne couvrait pas les dépenses mensuelles
de ma fille et mon salaire était insuffisant pour couvrir les remboursements du logement et les frais
scolaires. Nous vivions ainsi avec le plus strict minimum. Sans aucune aide de ma propre famille sur
laquelle, je ne pouvais pas compter.
Je me suis battue avec les banques pour obtenir un crédit afin de racheter le logement dans lequel ma
fille et moi vivions. Je ne voulais pas qu’un changement de lieu apporte une perturbation supplémentaire à ma fille, je savais que le divorce avait été pour elle difficile. La séparation des parents
était pour elle quelque chose d’inacceptable. C’était comme si j’avais flanché dans ce que portais ; Car
je portais le poids de ce couple malgré la violence sournoise qui s’y tapissait mais je voulais garder une
« apparente union » afin que ma fille ne souffrît pas d’être ballotée entre deux parents et être à la
merci de son père et de sa famille qui aurait tôt fait de la « retourner contre moi ».
Au bout de quelques mois après le divorce, le père jusque-là absent, voulait absolument voir sa fille. Il
me reprochait d’interdire à ma fille de le voir. Ce qui n’était pas du tout le cas, ma fille majeure, avait le droit de choisir ce qui était bon pour elle et pour l’instant elle refusait de le voir.
J’ai insisté, lui proposant d’aller le voir pour diner. Après ce repas, il l’invita à passer un WE. Ce qu’elle
accepta. Il lui acheta tout ce dont elle avait besoin en vêtements, ce que je ne pouvais pas lui offrir.
Le soir ou elle devait rentrer, elle ne revint pas. Il m’appela sur un ton mauvais pour me dire que « elle
ne rentrerait plus chez moi et gare à moi si je m’interposais ». J’étais terrorisée.
Elle vint prendre ses affaires et repartit sans dire un mot. Je l’ai croisé dans l’entreprise dans laquelle je travaillais ou je lui obtenais chaque année un job d’été. Elle m’évitait, elle me fuyait. Ça m’a achevée.
En 91, J’ai demandé un an de congé sabbatique et je suis partie à 10 000 kms pour guérir mes
blessures, trop, c’était trop. Il l’avait acheté et je savais qu’elle n’était pas en état de comprendre ce qui se passait et dans quel filet elle était prise. Petit à petit, elle reprit contact par courrier pour me demander de lui payer des billets d’avion avec ses copines pour venir passer des vacances, ce qui m’était impossible financièrement. Je louais un appartement avec deux chambres dans l’espoir de l’accueillir. Elle ne vint pas. Puis j’ai appris qu’elle était allée en Tunisie avec ses copains pour fêter son bac. Au téléphone, elle ne m’avait rien dit, ni annoncé qu’elle avait réussi. Après quelques mois au loin, je suis rentrée en septembre et lui ai proposé mon aide financière pour son installation dans sa ville universitaire, qu’elle refusât car son père s’en était occupé.
J’appris ainsi qu’elle avait renoué avec la famille paternelle de son père que celui-ci avait toujours
dénigré et refusé de fréquenter lorsque nous étions ensemble. J’étais heureuse pour elle et ça me
rassurait qu’elle fréquente à nouveau sa marraine (2 -ème femme de son grand-père paternel) que
j’estimais beaucoup.
Elle était enchantée d’aller à l’Université de Lille avec ses amies habituelles. Je pensais qu’elle renouerait avec moi. Mais c’était une mission impossible et périlleuse. Les rares fois où j’ai pu la voir c’était après maints appels téléphoniques. Elle venait en se cachant de son père, souvent accompagné d’un ami. Elle ne parlait de rien, ne communiquait pas, avait peur que je parle de sa visite à son père alors que je n’avais plus aucun lien avec. Elle avait des comportements paranoïaques et ne venait que pour obtenir de l’argent. Elle me filait entre les doigts, je voyais bien ce qui se passait mais je n’obtenais rien d’elle. Elle restait hermétique et le peu que j’obtenais parfois demandait des mois de tentatives d’approche et quand cela arrivait c’était pour obtenir de l’argent sans qu’il y eût de communication sur ce qu’elle faisait, sur sa vie d’étudiante ou comment elle allait.
Ce fut 3 années sans elle, à tenter de la joindre, de reprendre le contact, de communiquer, plus les
années passaient plus elle fuyait et disparaissait. Jusqu’au jour ou par téléphone et dans une violence inouïe elle m’accusa d’avoir « voulue la faire passer pour une folle ». Elle ne voulait rien entendre, emmurée dans ce qu’on lui avait dit. Je savais d’où ça venait, de son père et de sa famille maternelle ravagée par la haine. Le pire était arrivé. Comment lui faire entendre que le seul rendez-vous que nous ayons eu avec un psychologue lorsqu’elle avait 9/10 ans venait du fait que cela avait été demandé par le médecin traitant. J’espérais que ce rendez-vous eut pu apporter une solution pour révéler la violence familiale dans laquelle nous vivions mais il n’en fut rien. Ce fut un rendez-vous manqué, pour elle et pour le couple que nous formions dans lequel elle subissait inconsciemment les retours de cette violence partagée.
Elle sortir de ce rendez-vous avec un large sourire en me regardant d’un air « tu vois, je n’ai rien ! ».
Je voyais toutes les années de souffrance que cela allait engendrer. C’est ce qui se passa et cela dura
pendant les 18 ans de ma vie conjugale et se poursuivit jusqu’à l’issue fatale qui survint le 22 avril 1995
ou après une tentative de suicide, ma fille âgée de 22 ans, mourut des suites d’arrêts cardiaques.
Broyée par les souffrances d’une dépression dans laquelle les dernières années de sa vie avec son père
l’avaient mené. Elle ne se remit jamais de notre séparation et jusqu’au dernier moment à l’hôpital, lorsque j’étais près d’elle, elle protégeait encore son père en me disant « il est tellement malheureux » alors qu’une ultime opération devait avoir lieu le lendemain, celle qui lui couta la vie. Elle s’était donnée pour mission de sauver son père, d’apparence « vulnérable », qui lui a pris tout ce qui était bon en elle, son élan de vie malgré ses souffrances internes non exprimées, sa gentillesse et sa très grande fragilité devant la vie.
Née à 7 mois, elle survivra grâce à une couveuse et toute sa vie, elle se protégera dans une bulle de
verre difficilement atteignable. Il m’a fallu beaucoup d’amour et de patiente pour parfois y pénétrer
pour la consoler et la guider sur le chemin de la vie. Un parcours long et difficile, un combat tenace
menée seule avec la peur qu’à tout moment elle retombe dans l’abime qui la menaçait. Ce combat a
duré…jusqu’au moment où j’ai cru qu’elle était assez forte pour prendre sa vie en main…
Mais malheureusement, la menace était là, tapie. Ce fut d’abord les harcèlements scolaires, le rejet de
l’Institution scolaire, puis l’emprise d’un père dépressif, violent, manipulateur et irresponsable qui l’a
d’abord appâtée avec son argent. Puis il nous a séparé en lui tenant des discours inappropriés, l’a manipulé en se faisant passer pour une victime. Il ne l’a pas aidé lorsqu’elle fit une première tentative
de suicide (ce qu’il m’apprendra à l’hôpital de manière désinvolte et qui m’avait secoué devant son irresponsabilité). Il l’a ensuite manipulé pour qu’elle porte plainte contre moi (en l’envoyant voir l’avocat de notre divorce afin qu’elle me soutire une pension alimentaire), lorsqu’elle décida d’arrêter
ses études puis il l’a rejeté en lui coupant les vivres lorsqu’il apprit que la requête avait été déboutée
par le Tribunal. A aucun moment, elle ne put y avoir d’échanges avec elle. Elle avait coupé les liens.
Finalement elle succombera au rejet de son petit ami et de ses amies qui n’ont rien vu et ont fui devant
l’irréparable.
Rejetée, trahie, emplie de honte et de culpabilité pour revenir vers moi, ma fille a cru n’avoir aucune
issue possible pour se sortir de cette situation et dans une insoutenable loyauté a fait le choix de mettre fin à ce qui la torturait, une souffrance in-disible. A l’hôpital alors que la vie de ma fille était à bout de souffle, « il » m’interdit de la voir puis, sous ses menaces et contre l’interdiction de lui parler, j’ai pu l’approcher sous sa surveillance jusqu’à son décès quelques jours après.
Il clôturera sans ma présence, l’enquête de police qui avait été diligentée dans ce cas. Encore sous le choc, il me fera signer l’achat de la succession pour deux emplacements, sa fille et lui, qu’il mettra à son nom.
Lors du moment terriblement éprouvant de la crémation, il me dénigrera devant mes frères qu’il montera contre moi. Ce jour-là, seule contre tous, j’ai eu envie de mourir moi aussi. A l’issue de la crémation, il s’opposera à ce que je prenne l’urne pour aller la déposer au cimeterre pour la cérémonie finale ou attendait ma propre famille qui me tournera le dos et m’exclura.
A aucun moment, je n’ai pu exprimer ce que je ressentais.
Dominique – Thérapeute, vit dans le Var
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